1000
grues pour la paix
La
grue est depuis longtemps un symbole représentant la bonne santé,
la longévité, la vérité et la fidélité en Asie. Le port
majestueux de ces oiseaux, semblant se tenir debout, reflète leur
statut d'oiseaux sacrés et en font les plus dignes des messagers
auprès des ancêtres immortels. Selon d'anciennes légendes
chinoises, la grue, l’un des plus gros oiseaux au monde, pouvait
vivre pendant 1000 ans. Au Japon, où l'origami est plus qu'un
art : il est culture vivante, la légende
dit que quiconque plierait 1000 grues en origami verrait son vœu
exaucé.
Dans
les années 1950, l'histoire émouvante de Sadako Sasaki a contribué
à renforcer le mythe de la grue. Quand Sadako avait seulement deux
ans, elle a été exposée aux radiations de la bombe atomique qui
s'est abattue sur Hiroshima. La petite fille a développé la
leucémie quelques années plus tard, comme de nombreux survivants
qui semblaient avoir été "épargnés" par la bombe. A
l’hôpital alors que son état se dégrade rapidement, une amie lui
raconta la légende des 1000 grues, et Sadako commença à plier
inlassablement des feuilles de papier coloré dans l'espoir que les
Dieux, une fois les 1000 orizuru
pliées, lui permettraient de guérir... Après une courte période
de répit, la maladie a emporté Sadako le 25 octobre 1955, elle
avait à peine 12 ans.
L'histoire
de Sadako eut un profond impact sur ses amis et sa classe. Ils
finirent de plier les 1000 grues qu'elle avait commencé et
organisèrent une collecte de fonds pour ériger un monument en
hommage à Sadako et à tous les enfants frappés par la bombe.
Aujourd'hui,
cette statue, se dresse dans le Parc de la Paix d'Hiroshima avec à
sa base cette inscription :
Ceci
est notre cri.
Ceci est
notre prière.
Pour
construire la paix dans le monde
Comme
un devoir de mémoire et pour perpétuer la légende, j'ai commencé
à plier 1000 grues en faisant un vœu que j'ai offert à l'Univers
en lui demandant d'en faire ce qu'il voulait, de l'appliquer là où
il serait le plus utile, avec un profond désir de paix pour tous
ceux que les injustices, les violences et les conflits continuent
d'opprimer et de meurtrir en 2018.
Chaque
jour, sur une période de plusieurs semaines, j'ai consacré une
partie de ma journée au pliage des grues. Comme une méditation, cet
exercice m'a permis de me recentrer, d’apaiser mes pensées et
d'atteindre une certaine sérénité, quelque soit l'état
d'agitation ou de trouble dans lequel je me trouvais au début des
pliages.
Je
visualisais les 1000 grues suspendues au bout d'un fil transparent,
flottant comme un nuage dans l'espace, et j'imaginais le calme et la
paix qui s'en dégageraient et qui se dissémineraient au gré des
regards et du vent qui les emporteraient aux quatre coins des mondes.
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