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jeudi 19 octobre 2017

Autumn 3





III
Where are the songs of Spring? Ay, where are they?
        Think not of them, thou hast thy music too,—
    While barred clouds bloom the soft-dying day,
        And touch the stubble plains with rosy hue;
    Then in a wailful choir the small gnats mourn
        Among the river sallows, borne aloft
            Or sinking as the light wind lives or dies;
    And full-grown lambs loud bleat from hilly bourn;
        Hedge-crickets sing; and now with treble soft
        The red-breast whistles from a garden-croft;
           And gathering swallows twitter in the skies. 
 J. Keats 


Où sont les chants du printemps ? Oui, où sont-ils ?
N’y pense pas ; toi aussi, tu as ta musique, ‒
Tandis que des nuages striées fleurissent la douce mort du jour,
Et caressent d’une teinte rosée les chaumes sur la plaine ;
Alors en un chœur plaintif pleurent les menus moucherons en deuil
Parmi les saules sur la rive, soulevés
Ou bien sombrant au gré du vent léger, vivant ou mourant ;
Et les agneaux grandis bêlent avec force près du ru sur la colline ;
Les grillons des haies chantent ; et désormais d’un doux soprano
Le rouge-gorge siffle dans le clos d’un jardin ;
Et les hirondelles qui se rassemblent pépient dans les cieux.


lundi 16 octobre 2017

Autumn 2






II
Who hath not seen thee oft amid thy store ?
Sometimes whoever seeks abroad may find
Thee sitting careless on a granary floor,
Thy hair soft-lifted by the winnowing wind ;
Or on a half-reap’d furrow sound asleep,
Drows’d with the fume of poppies, while thy hook
Spares the next swath and all its twined flowers :
And sometimes like a gleaner thou dost keep
Steady thy laden head across a brook ;
Or by a cyder-press, with patient look,
Thou watchest the last oozings hours by hours.
J. Keats 
Qui ne t’a pas vue souvent parmi tes provisions ?
Parfois quiconque cherche au-dehors risque de te trouver
Assise sans souci sur le sol d’un grenier,
Ta chevelure ondulant au vent vanneur qui la soulève :
Ou sur un sillon à moitié moissonné profondément endormie,
Assoupie à l’exhalaison des pavots, tandis que ta faucille
Epargne le prochain andain et toutes ses fleurs enroulées :
Et quelquefois telle un glaneur tu maintiens
Ta tête chargée en travers d’un ruisseau ;
Ou près d’un pressoir à cidre, d’un regard patient,
Tu observes d’heure en heure les derniers suintements.





vendredi 13 octobre 2017

Autumn 1





To Autumn

Season of mists and mellow fruitfulness,
Close-bosom friend of the maturing sun ;
Conspiring with him how to load and bless
With fruit the vines that round the thatch-eves run ;
To bend with apples the moss'd cottage-trees,
And fill all fruit with ripeness to the core ;
To swell the gourd and plump the hazel shells
With a sweet kernel ; to set budding more,
And still more, later flowers for the bees,
Until they think warm days will never cease,
For Summer has o'er-brimm'd their clammy cells.
19 September 1819
John Keats.



Ode à l'automne

Saison des brumes et de la moelleuse abondance,
La plus tendre compagne du soleil qui fait murir,
Toi qui complotes avec lui, bienfaisante, pour dispenser une charge de fruits
Aux treilles qui courent au bord des toits de chaume,
Pour faire ployer sous les pommes les arbres moussus des enclos,
Et combler tous les fruits de maturité jusqu'au coeur ;
Pour gonfler la courge et arrondir la coque des noisettes
D'une savoureuse amande ; pour prodiguer
Et prodiguer encore les promesses de fleurs tardives aux abeilles,
Au  point qu'elles croient les tièdes journées éternelles,
Car l'été a gorgé leurs alvéoles sirupeuses.
Traduction d'Albert Lafay.