#1
C'est l'après-midi, il n'est pas tard, pourtant on se croirait en pleine nuit.
C'est l'automne.
L'automne côté hiver.
L'automne des jours extra courts et des nuits sans fin.
Les feuilles sont presque toutes tombées.
Les arbres ressemblent à des pantins foudroyés.
Ah, c'que tout est noir - mes pensées surtout.
Il fait si sombre que les rues sont encore plus grises que d'habitude -
si ça se trouve c'est juste un peu plus crade ?
Les gens ressemblent plus à leur ombre qu'à eux-mêmes.
Manque d'envie, sauf celle d'aller me coucher.
De toute façon,
j'avais pas envie de me lever ce matin.
La journée
s'annonce pas gaie.
Je redoute l'approche de l'hiver.
Pourtant c'est tous les ans pareils.
Certains animaux, pas cons du tout,
qui ont pris l'habitude de se reposer
pendant les mois froids et sombres - ils l'hibernent.
J'aimerai pouvoir faire comme eux, plutôt que comme mes congénères humains,
qui s'évertuent à se lever pour aller travailler, être efficaces, compétitifs.
Top of the rank.
Pour gagner leur vie, comme ils disent.
Comme si tu pouvais gagner ta vie ... !
Comme si tout n'était qu'une vaste et monumentale partie de pocker...
#2
Ma petite déprime commence à se muer en gros nuage extra sombre.
C'est normal. A force d'essayer de suivre une trajectoire illusoire,
ça craque dans ma tête et dans mon corps - qui somatise par solidarité.
J'ai une crève d'enfer qui me cloue au lit depuis trois jours.
Une parfaite excuse pour ne pas me lever.
Sauf que j'étais trop malade pour en profiter -
nez bouché, gorge serrée, état général proche du désastre...
Au secours ! Allo Docteur ?
― Doc, je ne sais pas pourquoi ça ne va pas, mais ça ne va vraiment pas.
Je me sens triste tout le temps. plus rien ne m'amuse.
J'ai tout le temps envie de chialer et le pire c'est que même ça, je le fais mal...
J'aime pas la grisaille. J'ai le bourdon de voir les feuilles tomber.
Les pauvres petites feuilles foulées par tant de chaussures moches et degueulasses.
Vous allez m'aider, hein Doc ?!
― Un p'tit anti-dépresseur, matin, midi et soir.
Avec un petit somnifère pour passer une bonne nuit.
Le temps de remonter la pente.
Quelques semaines et on voit si ça fonctionne.
Rien qu'avec l'ordonnance, on se sent déjà un petit peu mieux.
Dès qu'on a avalé suffisamment de petits comprimés, on se sent différente.
Les maux de ventre s'estompent un peu. Les migraines aussi.
Le sommeil est lourd et amnésique.
Si on rajoute quelques verres d'alcool, on s'envole dans une autre dimension.
La douleur disparaît pour un moment.
Le mal subsiste mais ça, on s'y fait.
Pas parce qu'on le veut, mais plutôt parce qu'on n'a pas vraiment le choix.
On s'accroche à l'espoir qu'un jour, ça ira mieux.
Un jour on trouvera une solution – une vraie solution.
Un jour on va sortir du trou noir de ses propres névroses.
Comment ?
Aucune idée. mais la volonté ferme et déterminée d'y parvenir avant de crever.
Pour l'instant, j'avale deux dolipranes, un demi lexomil et un xanax
avec un grand verre d'eau.
Je ferme les yeux et j'attends d'être délivrée du vacarme de mes pensées.
#3
Retourner en arrière.
Recommencer au début.
Faire mieux.
Trop de doutes, d'incertitudes...
À peine 20 ans, et pourtant.
L'impression collante et systématique de perdre pied.
D'être enlisée dans les sables mouvants de mes névroses.
Phagocitée par des idées délétères.
Impossible d'en sortir.
Je me débats en moi comme dans une marée noire.
Beurk...!
Glisser lentement mais sûrement sous le niveau de la mer.
Encore un maudit blues qui court dans ma tête.
― Oh la la, ma vieille, tu délires, grave !
Reveille-toi ! Bouge-toi !
Tu le peux encore.
Tant que tu es vivante, tu te dois de de réagir.
Qu'est-ce que t'attends ?
Qu'on vienne t'aider ?
Arrête de rêver !
Y a des choses possibles et d'autres qu'on peut rendre possible.
Suffit d'y croire. C'est tout ! Croire en toi et toi seule.
Aide toi et le ciel t'aidera.
Le plus dur c'est le commencement.
L'impulsion, l'étincelle. Le déclic.
Alors vas-y, fonce !
C'est maintenant.
#4
Des phrases qui s'étalent, impudiques, sur des feuilles de papier.
Des mots qu'on n'arrive pas à dire.
Alors, on les cache tout au fond de son être.
On attend d'être à l'abri des autres,
dans un recoin de son âme,
pour les écrire.
Les rendre tangibles, réels.
Des mots que personne n'entendra ni ne lira - mais qu'il faut écrire.
Mes mots.
Même si parfois on peut-être tentée de reprendre ceux de quelqu'un d'autre.
Une phrase empruntée qui exprime si parfaitement l'émotion du moment.
"C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. "
Tant de souffrance et d'espoir en si peu de mots.
La vie est une lutte.
Une guerre permanente entre les contraires.
Pas sure qu'on soit tous bâtis pour ça...
Comment savoir ?
Vivre et voir.
#5
Laisser l'esprit vagabonder.
Reprendre le dessus sur le mental.
Ne plus réfléchir.
Débrancher le grand magicien de l'illusion,
Laisser l'esprit redevenir le pisteur de l'âme.
Le décideur du corps.
La volonté retrouve sa force, sa souveraineté.
Incarner son être tout entier.
Habiter le véhicule qu'est le corps.
C'est peut-être ça finalement la liberté ?
#6
Peut-on être libre au milieu des autres ?
La liberté suppose t-elle la solitude ?
Tant qu'il y a les autres, il y a les contraintes.
Être seule, c'est être libre.
Peut-on être libre sans les autres ?
Sommes-nous ca
pables d'exister librement sans quelqu'un avec qui échanger ?
#7
― Salope !
Un type vient de se faire jeter de chez lui.
l bleugle en direction d'une porte fermée.
Il est en chaussons. Il n'a pas de veste.
Il fait froid, Il a l'air un peu bourré.
Un peu beaucoup.
Ça ne doit pas être la première fois,
mais ce soir, elle en a eu marre.
Elle l'a foutu dehors, sans rien, dans le froid.
Ça va se faire réfléchir.
Il se met à hurler des je t'aime.
Une fenêtre s'ouvre.
Une femme avec de longs cheveux roux.
Elle a senti la morsure du manque à peine la porte refermée.
Mais elle l' a fait, c'est ce qui compte.
Maintenant, elle peut le faire.
Elle pourrait peut-être même faire sa valise et se casser.
Pas ce soir.
La fenêtre se ferme.
La rousse disparaît.
La porte s'ouvre.
La femme appelle l'homme.
Le prend dans les bras.
La porte se ferme.
La lumière s'éteint.
Certains couples ont des rituels étranges.
Une manière particulière de s'aimer.
Peu importe. Du moment qu'ils s'aiment.
#8
Un mois et demi que j'ai avalé ma dernière pilule d'antidépresseurs.
J'ai décidé d'arrêter pour de bon.
Je suis en vie.
Je dors peu.
Mes crises de panique me taraudent.
En équilibre précaire sur le fil du rasoir.
Je lutte.
Pour que mon âme puisse trouver la paix, la connaissance et l'amour .
Le plus grand défi de cette incarnation.
Et peut-être le plus important de l'humanité toute entière ?
#9
Allez hop !
Il est tard dans la nuit où tôt le matin.
Mes névroses turbinent à plein régime.
Excitations. Exaltion. Affolement.
Je deambule dans les ruelles sombres dune ville inconnue.
Je titube, imbibée entre les poubelles.
Le ciment des murs trop proches rape la peau de mes mains.
J'y suis presque.
Ouf, ça y est!
La clé dans la serrure, les escaliers.
Uune autre clé, les murs vascillent mais je suis bien chez moi.
Je me précipite dégueuler l'excès d'alcool que mon foie refuse de gérer.
Allez hop !
Un thé et au lit.
#10
Y a des gens qui morflent plus que les autres,
pendant que dautres se mettent bien sans trop de formalités.
C'est la vie ! et contre ça, on ne peut pas grand chose.
Y a des tremblements de terre, des cyclones, des épidémies
contre lesquels on ne peut évidemmentrien.
Mais y a aussi des drames, des violences,
des guerres fratricides, des famines orchestrées
et tout un tas d'horreurs calculées, mises en scène.
Pour ça, on pourrait faire quelque chose
pourtant, on préfère ne pas regarder.
Se dire que ça ne nous regarde pas.
Et continuer à se goinfrer,
roter grassement comme des porcs
en philosophant, parce que c'est pa si facile d'être bien
quand les autres vont mal.
Alors on s'invente des galères.
Comme un feu rouge qui ne passe pas assez vite au vert
et qui va nous mettre en retard
parce qu'on n'a pas su partir quand il fallait...
Putain de vie de con, quand même.
#11
Coup de foudre. Coupe soleil.
Lequel est le plus létal ?
Le premier fait trembler, éclater de rire,
rend parfois idiot ou maladroit.
Il oblige à sortir de soi, peut même faire perdre la tête.
Le deuxième commence par un picotement sur la peau,
prémisse de brûlure à venir.
La tête tourne, on se sent vaseux.
On plonge dans un drôle d'état second.
Les deux procurent finalement le même type de symptômes et de sensations.
Un mélange de désagréable, de grisant, de vertigineux et de palpitant.
Un océan inattendu de nouvelles émotions.
Vague à l'âme capricieux d'une rencontre accidentelle un après-midi d'automne.
Une journée grise, au ciel lourd.
Une étincelle surgit d'un regard inconnu.
Un éclat de soleil sous la pluie.
Un éclair de désir aussi soudain, qu'irrépressible.
Les mains se crispent, les cœurs s'affolent,
Les corps se tendent, les pas s'emmêlent.
Deux amants hypothétiques s'embrasent au milieu d'un boulevard
Deux âmes s'enlacent pour une brève interlude charnelle.
La pluie redouble, indifférente.
#12
Latest pictures
Winter trees
Skeletons standing tall
Striking, dramatic, tortuous silhouettes.
Slightly neurotic réflexions of my thoughts.
Looking deep inside myself
through the eyes of the viewer.
I wish I could sleep for a week.
Forget about the world.
I just want to get high, so high...
No more worry
no more pain
#13
" Most survivors become sekers. They have to, in order to survive. "
Mark Matousek.
#14
Last week I turned wenty something.
What a party..!
Young, crazy and free.
Life is so much lighter when I am off my head.
It could rain cats and dogs I would not feel a drop.
I wish I could master the Art of being inebriated just enough
to forget about my tourments - bu not enough to get totally mangled.
Sometimes I remember. Most times I forget.
Nevermind..,
I so enjoy losing my mind...
Someday,it might just lose its way back home.
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